Pauline L. BOULBA

As Buffard As Possible

Pauline L. Boulba accompagnée de Mia Brion, Lucie Brux, Aurélie Jacquet & la chorale Hot Bodies

Lecture~performance créée le 6 octobre 2017 au Centre National de la Danse. Remerciements : Alain & Niquette Castellani, Monika Mengel, Cillie Rentmeister & Cristina Perincioli, Pol Pi, Laurent Pichaud, Mehdi Ackermann.

As Buffard As Possible est une lecture~performance basée sur un journal de bord écrit durant l’été 2017 pendant le processus de création de La langue brisée (3). Pour ce solo, j’avais souhaité me mettre en dialogue avec deux œuvres du chorégraphe Alain Buffard (1960-2013) : My lunch with Anna (2005) un film dans lequel il interviewe la chorégraphe américaine Anna Halprin et Dispositifs 3.1, une pièce de 2001 qui met en scène la figure d’Heidi. Loin du conte pour enfants, Buffard proposait une version trouble de la petite fille, coincée entre apprentissage et piratage. Heidi apparaissait dans sa pièce coiffée d’une perruque blond platine recouvrant le visage et vêtue d’un tablier dévoilant le dos.
 
J’ai prolongé la fiction en partant à sa recherche. Imaginant une suite à cette histoire, j’ai fabriqué un récit dans lequel mes grands-parents jouent Alain Buffard et Anna Halprin, dans un remake vidéo, et je suis partie à la rencontre des Flying Lesbians en Allemagne, le premier groupe de rock lesbien d’Europe qui a existé dans les années 70. Dans ma version, Heidi devient alors une figure des luttes féministes, elle me permet d’arpenter des époques que je n’ai pas connues et de les actualiser au plateau.
 
Le journal de bord écrit pendant la création est une matière à partir de laquelle j’en ai imaginé une version performée dans laquelle la lecture est accompagnée d’extraits vidéos, de chansons, d’images et de la présence de la chorale féministe « Hot Bodies » et d’amies musiciennes avec qui nous réinterprétons une chanson des Flying Lesbians.

Pauline L. Boulba
biographie

Pauline L. Boulba est performeuse, chercheuse en danse et militante gouine. De 2013 à 2019, elle mène une recherche-création au Département Danse de Paris 8. Sa thèse sera publiée prochainement aux Presses Universitaires de Vincennes.

Son travail porte sur l’analyse d’œuvres, les savoirs féministes et la place des affects en danse. Elle développe de 2015 à 2017 un cycle performatif intitulé La langue brisée puis crée en 2019, Ôno-Sensation. Ces différents objets se mettent à chaque fois en dialogue avec d’autres œuvres et tentent de faire émerger de nouveaux récits sur l’art. Son activité militante la déplace dans des espaces hors des institutions. Elle fonde avec Aminata Labor, la flemme, un groupe de rap amateur et co-anime avec elle L’eau à la butch, une émission qui partage des points de vue transpédégouines sur l’art et sur la vie (diffusion sur Radio Galoche).

Depuis 2020, elle engage un travail protéiforme autour de Jill Johnston (1929-2010) critique de danse, performeuse et militante lesbienne américaine. Lauréate d’une résidence Sur Mesure de l’Institut Français elle voyagera bientôt aux USA pour creuser la question des héritages et des pratiques gouines dans l’art. Elle intervient régulièrement en tant que dramaturge sur des projets d’artistes et en tant qu’intervenante auprès d’étudiantxes en écoles d’art.